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ENFIELD LABOURDETTE

Publié parNicolas Bermond 4 mars 2025
Marseille, Enfield Moto et la Tour Labourdette : Un Voyage entre Mémoire, Mécanique et Architecture

Marseille, la ville-monde et son imaginaire mécanique

Marseille est une ville qui s’étire entre ciel et mer, un espace de contrastes où les cultures, les époques et les influences se télescopent dans un chaos fascinant. On y trouve des ruelles escarpées qui sentent le sel et le bitume, des quartiers industriels en friche, des calanques d’un bleu tranchant et des avenues où vrombissent les moteurs comme des battements de cœur métalliques. Ici, l’amour de la mécanique est une évidence, autant sur les docks du port que dans les garages improvisés où des passionnés bichonnent leurs bécanes.

Dans cet univers de sueur et de cambouis, la Royal Enfield a trouvé un écho particulier. Moto mythique d’origine britannique, elle évoque l’aventure brute, l’authenticité et la résistance au temps. Contrairement aux sportives clinquantes ou aux cruisers massifs, la Enfield incarne un romantisme mécanique presque suranné. En la chevauchant, on embrasse une vision du monde où le voyage prime sur la vitesse, où le trajet compte autant que la destination.

Dans les rues de Marseille, une Enfield se fond parfaitement dans le décor. Son moteur monocylindre, à la cadence presque hypnotique, résonne sur les pavés du Panier ou le long du boulevard Longchamp. Elle grimpe sans effort les côtes de la Corniche Kennedy, offrant à son pilote une vue imprenable sur la Méditerranée, avant de filer vers l’arrière-pays provençal, où la garrigue et les oliveraies deviennent un terrain de jeu idéal pour cette machine au charme rétro.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car en plein cœur de cette ville, au carrefour des époques et des influences, se dresse un autre témoin du passé et du futur, un symbole d’une modernité singulière : la Tour Labourdette.

La Tour Labourdette : vestige visionnaire

Peu connue du grand public, la Tour Labourdette est pourtant une énigme architecturale fascinante. Construite dans les années 1970 par l’architecte Louis-Jules Labourdette, elle est un manifeste du modernisme brutaliste, avec ses lignes anguleuses et son apparence massive. Marseille, avec son goût pour l’expérimentation urbaine (du Corbusier et sa Cité Radieuse aux tours contemporaines du quartier Euroméditerranée), semblait être un terreau idéal pour accueillir une telle œuvre.

La Tour Labourdette incarne une ambition démesurée, celle d’un urbanisme visionnaire où les structures de béton dialoguent avec l’espace environnant. Longtemps décriée pour son esthétique austère, elle est aujourd’hui regardée avec un œil nouveau. Ce qui pouvait sembler froid et impersonnel apparaît désormais comme un témoignage précieux d’une époque qui croyait en la verticalité comme réponse aux besoins d’habitat et d’organisation urbaine.

S’il existe un point commun entre cette tour et la Enfield, c’est bien leur statut d’objets intemporels. D’un côté, une moto qui n’a jamais cherché à se conformer aux tendances, privilégiant un design et une mécanique simples mais robustes. De l’autre, une tour qui défie les canons traditionnels du beau, mais qui s’impose par sa singularité et son caractère indomptable.

Marseille, Enfield et Labourdette : une esthétique du brut

Ce qui lie ces trois éléments – la ville de Marseille, la moto Royal Enfield et la Tour Labourdette –, c’est une certaine philosophie du brut. Un refus des artifices, une recherche d’authenticité qui s’exprime à travers la matière elle-même : la pierre et le sel pour Marseille, le métal et l’huile pour la Enfield, le béton et l’acier pour la Tour Labourdette.

Rouler en Enfield à Marseille, c’est en quelque sorte réconcilier passé et présent, c’est inscrire son trajet dans une histoire plus vaste, celle d’un port ouvert aux mondes, d’une ville qui se réinvente sans cesse, d’un espace où la mécanique et l’architecture dialoguent avec le paysage.

Et si l’on devait imaginer un itinéraire parfait ? On partirait tôt le matin du quartier du Panier, le moteur de l’Enfield ronronnant doucement. On longerait le Vieux-Port, avant de s’engouffrer dans les ruelles plus secrètes du cours Julien. Une halte devant la Tour Labourdette, pour en observer la silhouette imposante. Puis, on filerait vers la mer, la lumière dorée du sud dans les rétroviseurs, le vent de la Méditerranée dans les cheveux, et ce sentiment inimitable d’être en mouvement, d’être en vie.
22 square Belsunce 13001
Publié parNicolas Bermond4 mars 2025Publié dansBouches-du-RhôneÉtiquettes : Marseile

Publié par Nicolas Bermond

Je fais le druide, c'est à dire je fourre mon nez dans la technologie, l'histoire, la sociologie et la philosophie. Je suis passionné de perspective. Je blogue depuis 2004 sur https://nicolas-bermond.com Voir plus d’articles

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